Hans Theys is a twentieth-century philosopher and art historian. He has written and designed dozens of books on the works of contemporary artists and published hundreds of essays, interviews and reviews in books, catalogues and magazines. All his publications are based on actual collaborations and conversations with artists.

This platform was developed by Evi Bert (M HKA / Centrum Kunstarchieven Vlaanderen) in collaboration with the Royal Academy of Fine Arts in Antwerp (Research group Archivolt), M HKA, Antwerp and Koen Van der Auwera. We also thank Idris Sevenans (HOR) and Marc Ruyters (Hart Magazine).

ESSAYS, INTERVIEWS & REVIEWS

Marianne Berenhaut - 2013 - Mal quelque part [FR, essay]
Text , 3 p.

 

 

 

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Hans Theys

 

J’ai mal quelque part

Description concise de quelques œuvres de Marianne Berenhaut

 

J’ai mal quelque part (2012) est un tapis gris, donné à Berenhaut par un ami artiste, roulé et lacéré au milieu pour révéler des fils blancs déchirés. C’est une œuvre puissante, même sans le titre. « C’est comme si ces personnages venaient de nulle part, » dit l’artiste, « et je n’ai aucun contrôle sur eux. »

Si proche (2013). Deux petites chaises placées l’une contre l’autre de telle façon que des enfants assis sur elles se regarderaient dans les yeux. L’effet de la sculpture est spécial, parce que les bords des chaises sont obliques (elles sont plus larges devant que derrière), ce qui fait qu’elles s’assemblent. Lisant ceci, l’artiste a remarqué : « je n’imagine pas d’enfants sur ces chaises. Pour moi, les chaises sont les personnages.

Est-ce qu’il me reconnaîtra ? (2012) est un fauteuil confortable, rouge et rose, à trois pieds. L’artiste me raconte qu’elle estime que c’est un miracle que certaines de ses sculptures tiennent debout ! « Je crois que c’est rigolo qu’elles tiennent le coup, » dit-elle.

La rencontre (2013). Trois trottinettes en bois avec de petites roues rouges s’appuient les unes contre les autres, leurs guidons se touchant. Deux trottinettes sont tournées d’un côté, la troisième de l’autre.

La famille (2009) consiste en deux plaques en aluminium peintes en rouge, une cuve également rouge, le squelette rouge d’une chaise en métal, deux diables (l’outil de levage) et une robe de jeune fille, rouge, verte et jaune. Un des diables a des roues de couleur métallique, tout comme la cuve présente un anneau de couleur métallique au milieu. La scène est belle. Les objets s’accordent à cause de la couleur rouge prédominante, mais leur forme et la couleur de la robe et des éléments de couleur métallique pourvoient à la différentiation nécessaire pour nous présenter une famille libre.

La règle de multiplication (2013). Boite en carton, ouverte d’un côté et remplie d’une boule de papier collant jaune et de trois boules de feuilles de bananier attachées avec des ficelles.

Un jour comme les autres (2012). Une longue pièce de carton ondulé, encore enroulée d’un côté, et sur elle, des traces de pas et un douzaine de moules à chaussures.

Déviation (2012). Une installation présentant un rectangle rouge dessiné par terre. En dehors du rectangle se trouve une petite maison en plomb, colorié au crayon rouge. Dans le rectangle, un poteau d’indicateur routier et au pied de celui-ci, un panneau de la circulation pointant en deux directions différentes.

Le long du dimanche (2013). Nous voyons une grande pièce de textile, de celles qu’on utilise souvent en Belgique pour les lavettes prédécoupées. Cette longue forme est une espèce de miracle. Sur elle, on trouve un petit bateau en plomb colorié au crayon bleu. Une notice privée dit : « Chacun son chemin, l’un part, l’autre vient ».

Rangement ordinaire (2013). Une petite chaise à côté d’une autre bien plus haute sur laquelle est empilé un grand nombre de pièces de tissu soigneusement pliées. « Il y a une tentative de faire de l’ordre, même si les parties de la même famille sont très différentes. » (Une notice dans le classeur personnel dit : « S’il-vous-plaît contrôler que les pièces de tissu soient soigneusement pliées ».)

Le bureau (1993). Quatre chaises aux sièges imitation cuir rouge jouxtent un meuble de rangement adossé au mur. « Le classeur représente le sérieux du travail administratif, même s’il échoue. Les quatre chaises observent et subissent. »

Table de jardin (1993). Tuyau en plomb attaché à une table de jardin métallique pourvue de bandages plâtrés.

Aquarium (1996). Tuyau en plomb sur un aquarium.

À jeter (2006). Une rangée de sacs verts.

Le lit (2000). Lit avec algues et bols en verre.

En rang (1992) est une installation présentant une rangée de machines à écrire noires. Celles du devant ont été détruites. Au-dessus d’elles pendent des ampoules nues.

Il s’est passé quelque chose (1987). Assemblage consistant en un tapis à prédominance rouge, le châssis avant-gauche bleu pâle d’une voiture (la vitre à moitié ouverte) appuyé contre le mur, une paire de chaussures, un sac à main, une combinaison en satin rose étalée sur le tapis et quatre chaises de tailles différentes enveloppées de grillage de poulailler.

Ligoté sur table basse (1996). Un tuyau en plomb attaché à une petite table au moyen d’une bande de plomb.

L’arbre de Noël aux enfants (2000). Des poupées en tricot de différentes couleurs (jaune, rouge, vert, brun, rose, blanc et noir) entourées d’un luminaire de Noël, miraculeusement tenu en place par une fine structure jaune pâle. La plus petite poupée est assise confortablement en haut, surveillant les environs de sa position privilégiée. Toutes les poupées n’ont pas l’air triste. L’une d’elles a même un grand sourire et porte une écharpe jaune et un bonnet pour la tenir bien au chaud.

Un mariage entre un vélo et des interrupteurs (2003). Deux garde-boues de vélo, une bande d’aluminium courbée et quatre interrupteurs électriques en porcelaine.

Le grand bleu (1989, refait en 2008). Toile en vinyle très longue et d’une largeur d’à peu près 3 m, un rouleau de tissu transparent bleu et trois rouleaux en carton. Papier collant pour attacher la toile et le tissu aux murs.

Comment tu me trouves ? (2010). Un personnage féminin fait d’une échelle en aluminium et de fines tiges en aluminium auxquelles pendent des pièces tricotées.

Pour la troisième fois on l’a tiré du tiroir (2010). Une robe de mariée d’enfant étalée sur un pupitre pour enfant avec un tiroir ouvert.

Je le déteste, je l’aime (2010. Un petit chariot avec de petites roues et un long manche porte un poids qui semble d’une petitesse disproportionnée pour la taille du chariot. Le fond du chariot est couvert d’une feuille d’aluminium.

La ritournelle (2010). Deux stores placés sur leurs côtés, engagés dans une danse rapprochée en spirale.

Vert mon cœur (2010). Une porte de jardin verte est placée a quelque distance de deux fragments d’une porte turquoise portant les mots « C’est ici ». Ecrits au crayon aquarellable, ces mots s’effacent lentement.

Être-là (2011). Un tuyau en plomb courbé se tient sur un piédestal plat en carton ondulé.

De toi à moi (2011). Un mètre pliant métallique jaune de trois mètres de long et cadre en métal disloqué.

À l’abri du vent (2011). Une pile de couvertures comme celles dont se servent les déménageurs couvre partiellement un mannequin d’enfant.

 

Montagne de Miel, 30 octobre 2013