Hans Theys est un philosophe du XXe siècle, agissant comme critique d’art et commissaire d'exposition pour apprendre plus sur la pratique artistique. Il a écrit des dizaines de livres sur l'art contemporain et a publié des centaines d’essais, d’interviews et de critiques dans des livres, des catalogues et des magazines. Toutes ses publications sont basées sur des collaborations et des conversations avec les artistes en question.

Cette plateforme a été créée par Evi Bert (Centrum Kunstarchieven Vlaanderen) en collaboration avec l'Académie royale des Beaux-Arts à Anvers (Groupe de Recherche ArchiVolt), M HKA, Anvers et Koen Van der Auwera. Nous remercions vivement Idris Sevenans (HOR) et Marc Ruyters (Hart Magazine).

KUNSTENAARS / ARTISTS

Panamarenko - 2014 - Escaping a creepy world of art [EN, essay]
Texte , 7 p.




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Hans Theys


Echappé au monde infernal de l’art
Quelques mots sur ma collaboration avec Panamarenko



Introduction

Ma première rencontre avec Panamarenko a eu lieu en novembre 1988. Il avait 48 ans, moi vingt-cinq. J’ai aujourd’hui 51 ans et je porte un autre regard sur notre rencontre. En 1988, il y avait à peine vingt ans que Panamarenko, à l’invitation de Joseph Beuys, avait exposé à l’Académie de Düsseldorf sa sculpture Das Flugzeug, alors conçue comme un objet poétique. Trois ans plus tard, en 1972, Panamarenko exposait The Aeromodeller à la célèbre Documenta V. Ces dates relevaient d’un lointain passé pour le jeune homme que j’étais en 1988. Je sais aujourd’hui que vingt ans n’est pas grand-chose. Ma génération est née vingt ans après la guerre, et nos parents, qui avaient alors l’âge de Panamarenko, ont grandi pendant et après toutes ces horreurs. Un fait non sans importance et ce pour deux raisons : la première parce qu’ils ont été marqués par la guerre d’une manière ou d’une autre (c’est aussi le cas des parents de Luc Tuymans, qui est né en 1958), la deuxième parce qu’ils étaient fascinés par les nouvelles possibilités économiques, sociales et culturelles. Je pense que nous pouvons dire que Panamarenko, né dans une famille d’ouvriers, a grandi dans l’angoisse de l’insécurité matérielle, mais aussi dans un monde où la technologie semblait offrir des chances illimitées. Une époque très différente des années quatre-vingts, où le jeune adulte que j’étais a grandi dans un monde désillusionné, offrant peu de perspectives économiques, et peu d’action culturelle, à l’exception du théâtre.

Bref, j’ai rencontré Panamarenko en 1988, vingt ans à peine après l’exposition de Das Flugzeug à Düsseldorf qui lui avait fait comprendre que les réalisations techniques pouvaient relever de l’art. Il a conçu depuis lors des ‘engins’ en quantité, surtout pendant la première moitié des années 70, dont la plupart ont été construits, exposés et vendus. J’avais étudié moi-même la philosophie et la littérature, et, via le théâtre, où j’avais joué un rôle modeste, j’étais entré en contact avec quelques jeunes peintres qui me demandèrent d’écrire des textes pour eux. Ma formation académique en matière d’art me paraissant insuffisante, je leur avais demandé le nom de l’artiste belge le plus connu du moment, dans l’espoir d’apprendre quelque chose à son contact. Ils nommèrent tous Panamarenko. (Luc Tuymans, dont j’avais déjà vu les œuvres en 1985 aux thermes d’Ostende, n’était pas encore connu). J’éditais à cette époque avec le peintre Damien De Lepeleire une revue artistique publié à une centaine d’exemplaires. Je décidai alors d’interviewer Panamarenko pour cette revue et demandai à la critique d’art Véronique Daneels de me le présenter. Nous avons fait la route dans une modeste voiture familiale. Véronique a perdu son chemin dans le centre d’Anvers, mais un cycliste à qui nous demandions s’il savait où vivait Panamarenko a proposé de nous servir de guide, et c’est ainsi que j’entrai pour la première fois chez Panamarenko dans le sillage d’un cycliste gesticulant et pédalant comme un fou.

Il fut décidé lors de cette première rencontre, qui dura de longues heures, que je reviendrais pour l’interview trois mois plus tard, lorsque j’aurai tout oublié de ce que Panamarenko m’avait dit ce jour là. L’interview parut en encart du magazine le 4 avril 1989. Elle était intitulée Knockando, comme le whisky que nous avions bu lors de notre première rencontre et comparé à la bouteille de Glenfiddich que j’avais moi-même apporté. Véronique Daneels était en effet convaincue que Panamarenko buvait beaucoup de whisky, ce qui n’était pas le cas. Il buvait du coca. Il ne buvait de l’alcool que quand il était en compagnie, par timidité ou par ennui. Panamarenko était alors la première personne que je rencontrai qui faisait des choses passionnantes et ne buvait pas.

J’avais semble-t-il moi aussi quelque chose à lui offrir. Il me demanda si Wittgenstein, Nietzsche et d’autres penseurs et écrivains étaient si spéciaux qu’on le disait : « Je vous le demande, » m’écrivait-il, « la littérature, ça existe ? » Je lui fournissais des livres, qu’il lisait parfois en une nuit, comme Par-delà le bien et le mal. Il le dévora avec enthousiasme, en fit son livre de chevet et dessina la nuit même une nouvelle couverture pour ce livre.

Entre 1989 et 1998, j’ai travaillé plusieurs fois avec Panamarenko sur une nouvelle sculpture, je l’ai aidé à monter des expositions, écrit des textes et des livres, réalisé des photos et des films vidéo sur son œuvre. Nous avons fait notre premier voyage ensemble en juin 1989, à Furkapas en Suisse, pour tenter de faire tourner un moteur à pastilles. Nous avons essayé sans succès pendant deux semaines. Nous avons modifié et huilé les parois, revu le mélange de combustible, nettoyé la bougie des dizaines de fois, mais en vain. C’est ainsi que j’ai vu que Panamarenko prenait tout cela très au sérieux, alors que ce type d’expérience s’achevait toujours de la même façon : l’engin était abandonné avant même d’être achevé et vendu à un musée de Lyon. Les outils aux riches couleurs et les pièces détachées que nous avions laissés avec la machine fixée à une table avaient été gardés par le vendeur par pingrerie, si bien que l’aventure devenait invisible pour le visiteur du musée. Nous sommes revenus en septembre de la même année pour tester un petit tank conçu pour un glacier : Prins Misjkin. Le petit véhicule était activé par deux perceuses électriques. Les roues dentées et la chaîne posaient des problèmes. Panamarenko semblait avoir totalement dévié de son œuvre et ce n’était apparemment qu’un jouet. Mais ce n’était qu’une impression, car Panamarenko n’a toujours fait que des jouets, tout en exigeant la plus grande rigueur. En juin 1990, nous nous sommes envolés pour les Maldives afin de tester son scaphandre Portuguese Man of War. En septembre 1990, nous avons travaillé sur la voiture volante K2. En 1992, nous avons testé avec le galeriste Tokoro un nouveau Big Elbow dans la mer entre le Japon et la Chine. En 1995, je l’ai aidé à construire la plateforme volante Bernouilli et le sous-marin Panama. En 1998, j’ai participé à la construction de l’hydravion Scotch Gambit.


Le scaphandre Portuguese Man of War

Puisque j’ai été invité par MuZee à relater nos aventures maritimes, je commencerai par le Portuguese man of War, un scaphandre qui porte le nom d’une espèce de méduse. L’idée du Portuguese Man of War est née lors des tests d’un type de vélo sous-marin appelé Elleboog ou Big Elbow. Panamarenko voulait d’abord tester le Elleboog dans l’Escaut occidental parce qu’il avait entendu dire qu’un monsieur important du monde muséal, qui faisait de la plongée sous-marine, y avait attrapé un homard d’un mètre et demi de long. Mais nous avons été un peu découragés par ces eaux sombres et froides et nous avons décidé d’aller tester l’engin ailleurs. Pendant des semaines, nous avons loué une piscine publique de la Montagne de Miel, où nous avons pu bricoler, faire des photos et filmer. C’est dans cette piscine que j’ai appris à nager les yeux ouverts pour prendre des photos sous l’eau.

Elleboog était constitué d’un manche avec à une extrémité une poignée et/ou une courroie ceinturant l’engin et de l’autre côté une bouée, des pédales et une hélice. Je me souviens de quatre hélices de formes et de matériaux différents : fibre de carbone, bois et métal. L’idée était qu’elles soient ni trop grandes ni trop lourdes, mais déplacent beaucoup d’eau. Pour tester Elleboog, Panamarenko avait conçu un masque de plongée spécial à tranchée. Il laissait échapper l’excédent d’eau en tirant sur le menton élastique du masque au-dessus de l’eau. C’est certainement ainsi que lui vint l’idée du Portuguese Man of War, le principe étant que le plongeur adaptait la pression dans le casque de plongée à la pression environnante en pompant plus ou moins d’air dans le casque, acheminé par un tuyau transparent fixé à une chambre à air gonflée qui flottait à la surface de l’eau. En cas de pression excessive dans le casque, l’air s’échappait par le bas par un rabat en caoutchouc mobile qui entourait le cou. Ce même rabat permettait de faire entrer l’eau en cas de sous-pression. Le plongeur savait donc qu’il devait pomper plus fort quand son casque se remplissait d’eau. Il y avait deux blocs de plomb collés au casque. Le plongeur était encore relié par de fines cordes à une courroie entourant la coque du scaphandre. Le plomb et les cordes empêchaient que le casque remonte à la surface sous la pression de l’air. Le plongeur portait en plus une ceinture de plomb. La machine fut contrôlée un jour par un instructeur de plongeur qui se sentait responsable mais nous procura quand même du plomb supplémentaire.

Plus le plongeur s’enfonçait en marchant dans le fond corallien, plus il devait pomper. Il arrivait que quelque chose casse ou que le plongeur soit épuisé après quelques minutes par l’effort et l’angoisse à peine contenue et que le casque se remplisse d’eau. Il fallait alors qu’il détache la ceinture de plomb (et non la courroie, qui avait la même fermeture) pour pouvoir remonter à la surface. Un fois à la surface, le casque ne se vidait pourtant pas tant que le plongeur ne sortait pas suffisamment le rabat en caoutchouc hors de l’eau, ce qu’il ne pouvait pas faire seul puisque le casque était fixé à la courroie. Le plongeur devait absolument garder son calme et trouver un rocher pour s’y accrocher ou une deuxième personne devait le hisser hors de l’eau pour lui permettre d’évacuer l’eau. Il arriva ainsi que je frôle la noyade, cerné d’eau, avec une vue trouble d’une île tropicale jusqu’à ce que le bras d’un géant qui s’accrochait lui-même à un rocher se soulève hors de l’eau juste à temps. Nos tests durèrent deux semaines. On bricolait chaque jour sur les scaphandres avec les moyens du bord, notamment un gant en caoutchouc du cuisinier dont une partie devait empêcher que l’eau entre dans l’arrivée d’air par l’axe de la pompe. Nous mangions chaque jour des morceaux de poisson qui venaient probablement d’un grand congélateur. Il y avait aussi une petite baraque où on pouvait commander des glaces, mais qui, en dépit d’une carte impressionnante, ne vendait qu’un seul parfum. Il y avait aussi une petite boutique où il n’y avait rien à vendre sauf des serviettes de bain aux imprimés criards et des souvenirs sans intérêt. Les serviettes et les vêtements ne séchaient jamais. Il n’y avait pas de climatisation. Beaucoup de moustiques et de fourmis en revanche, que Panamarenko trouvait plutôt sympathiques jusqu’à ce qu’elles se mettent à former une colonne sur son lit, mordant tout sur leur passage. En un mot, c’était l’enfer. Xavier, qui nous avait accompagnés, quitta l’île d’un jour à l’autre en sautant dans un bateau, abandonnant derrière lui une partie de ses bagages.

Imperturbables, nous avons continué à plonger, bricoler, prendre des photos et filmer. Je voulais une photo de moi-même lisant au fond de l’océan. Panamarenko voulait faire un film dans lequel on voyait d’abord nager un requin et un banc de poissons, puis moi plongeant. Ses films rataient les uns après les autres, parce que je ne pouvais jamais plonger assez longtemps pour le balayage de la caméra découvrant lentement la faune que Panamarenko avait en tête. Après chaque descente, nous retournions en hâte sur la plage pour visionner le film, qui ne contenait généralement rien d’intéressant, si ce n’est un petit poisson coloré que Panamarenko avait suivi une minute ou deux pour ensuite, d’un joli mouvement de caméra, me filmer marchant au fond de la mer, tandis que, suffoquant, j’essayais de vider le casque en me hissant assez haut au-dessus des vaguelettes.
Au bout de ces deux semaines, nous sommes allés jusqu’à un conteneur de déchets et Panamarenko a brisé les deux casques. Il voulait sans doute éviter que quelqu’un d’autre essaye nos engins avec moins de succès.


Le sous-marin PANAMA

En juin 1995, Panamarenko m’informa qu’après avoir beaucoup hésité, il avait décidé de se lancer dans une nouvelle entreprise. Il avait repéré dans un magasin de bateaux un générateur diesel vert émeraude de la marque Lister, que nous sommes allé examiner ensemble et avons fait livrer le jour même. Nous allions, m’expliqua-t-il, construire autour de ce générateur un sous-marin qui aurait l’air de sortir du générateur. « Parce que le bateau était déjà dans le générateur. » Il se basa sur des dessins corrigés de son objet poétique Walvis de 1967. Nous avons alors acheté de l’acier en plaque de 7 mm d’épaisseur chez un fabricant d’ascenseurs et nous nous sommes mis à plier, couper et souder. Il fit découper quelques plaques en lamelles, avec lesquelles nous avons fabriqué les profils de la structure du bateau. Les plaques furent ensuite soudées autour de ce squelette. Pour pouvoir atteindre le sous-marin sous tous les angles, la pièce de deux tonnes fut suspendue au plafond et pivotée par des poulies et des chaînes comme une pièce de viande à rôtir. Les travaux de soudure durèrent très longtemps, selon le principe de la triple soudure. L’engin devait être entièrement étanche. J’ai donc fait de la soudure pendant trois mois, jusqu’à ce que j’apprenne que le but n’était de tester le bateau dans l’eau, mais de l’exposer dans une galerie. Ce fut un coup dur pour moi. Nous avions trouvé un club de yacht où on pouvait poser le bateau sur le fond de l’Escaut à marée basse et attendre que l’eau monte pour vérifier l’étanchéité du bateau. Des années plus tard, Panamarenko me confia qu’il n’avait jamais cru en cette possibilité. J’aurai bien aimé tester le bateau, si ce n’est que pour vérifier l’efficacité de la triple soudure.


L’hydravion Scotch Gambit

L’échassier Scotch Gambit est un hydravion sur flotteurs propulsé par deux moteurs d’avion. Les flotteurs et les échasses forment une structure de base qui sert de support à la carrosserie, mais portent naturellement aussi les lourds moteurs. Le tout est en trois parties vissées et fixées entre elles. Il était prévu de faire flotter le bateau dans un bassin de l’Escaut, avec un ponton qui s’enfoncerait et s’élèverait avec la marée, mais la Ville d’Anvers n’était pas intéressée. La dernière fois que j’ai parlé du bateau avec Panamarenko, il y a quelques mois, il a émis le souhait de remplacer les moteurs d’avion par des moteurs de hors-bord qui seraient placés sur les flotteurs.

Panamarenko m’avait dit à plusieurs reprises qu’il avait encore au grenier le squelette en fer d’un bateau qu’il avait commencé à souder avec son père, mais avait arrêté les travaux après un différend sur le bien-fondé d’employer un langage de charretier en travaillant. En 1998, je suis allé à la galerie de Ronny Van de Velde et y ai vu une grande partie du squelette entre temps rouillé du bateau à construire, qui devait être parachevé avec de l’acier en plaque de deux millimètres d’épaisseur. Nous avons commencé la construction lorsque la structure porteuse en aluminium et les immenses flotteurs sont arrivés. Les plaques étaient fixées par des milliers de boulons miniatures puis des vis Parker pour les trous un peu trop grands mais sans trop serrer, sans quoi la tôle risquait de se froisser. Comme dans le cas du sous-marin, il fallait plier l’acier dans deux directions, ce qui n’était pas possible sans faire des bosses. C’est ainsi que j’ai découvert que Panamarenko voulait en fait produire des carrosseries fuselées d’une manière impossible (c’est-à-dire sans laminage). C’est en fait toujours la même chose : il essaye chaque fois de réaliser quelque chose d’une manière qui est de préférence exclue. Il en apprend ainsi davantage sur les matériaux et les techniques que celui qui s’en tient aux méthodes courantes.


Conclusion

Lorsque nous plongions dans l’océan Indien en 1990, Panamarenko semblait imprégné du caractère unique du moment. Le jeune homme que j’étais ne savait pas à quel point de tels moments sont rares. Maintenant que j’ai atteint l’âge qu’il avait alors, je suis heureux d’avoir participé à une expérience d’une telle intensité, parce qu’elle est devenue la mesure de tout ce qui a suivi. Sur une île corallienne peu hospitalière grande comme à peine six terrains de foot, nous avons échappé un instant à l’univers infernal de l’art, non pas en pratiquant un sport, mais en nous mesurant avec un engin de notre fabrication à l’eau, l’air et la gravitation. « En cherchant la nouveauté et l’amusement, » ai-je alors écrit, « ils se sont révélés assez hommes pour affronter les ténèbres. » J’étais un hypochondriaque qui rêvait d’une vie plus insouciante et je lisais à l’époque aussi bien Au cœur des ténèbres de Conrad que La vie des Grecs de Plutarque. « Des rivets! », s’écrie le héros de Au cœur des ténèbres, « nous voulons des rivets! ». Le rivet comme solution du désespoir, le bricolage comme remède secret contre l’atrabile. Pas du bricolage dans le sens superbement formulé par Claude Lévi-Strauss : la conservation d’objets inutiles en vertu du principe que « ça peut toujours servir ». Car Panamarenko n’est pas un bricoleur, mais un penseur qui bricole. Ne serait-ce déjà dans les titres de ses œuvres! Polistes! Le cynips vert sombre avec une taille de guêpe à la Ava Gardner. Scotch Gambit! Des hommes avec des jupes découvrant leurs bijoux de famille, mais aussi un terme du jeu d’échecs destiné à tromper les adeptes du concept franco-américain. Et avec Panamarenko, j’ai imaginé un personnage qui voulait devenir ce qu’il était en se laissant moins plomber par les difficultés de la vie et en rêvant d’un monde où on appréhende les choses comme si c’était la première et la dernière fois.


Montagne de Miel, 2 juillet 2014